Classes moyennes
La ou plutôt les classes moyennes forme un ensemble hétérogène de populations, définies en partie par leur niveau de vie, localisées au-dessus des classes pauvres et en dessous des classes aisées.
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La ou plutôt les classes moyennes forme (nt) un ensemble (appelé classe sociale) hétérogène de populations, définies en partie par leur niveau de vie, localisées au-dessus des classes pauvres et en dessous des classes aisées. Cet ensemble fluctue suivant les pays et dans le temps.
Depuis le XIXe siècle, plusieurs définitions concurrentes énoncées par des hommes politiques ou des sociologues ont fait évoluer la notion.
Définitions
Il n'y a pas une classe moyenne, mais plusieurs classes moyennes. On peut distinguer le plus souvent les classe moyenne supérieure et classe moyenne inférieure.
Certaines professions sont caractéristiques des classes moyennes :
- classe moyenne supérieure : cadres, professions intellectuelles supérieures (mais plus rarement les professions libérales, associées aux classes aisées)...
- classe moyenne inférieure : travailleurs sociaux, infirmières, professions intermédiaires, une partie des employés...
Typologie
En France : qui actuellement est membre de la classe moyenne ?
Dans un premier temps, peut-on parler de la classe moyenne ? On la définirait particulièrement beaucoup comme incluant les individus d'un revenu allant de 1200 € (revenu médian des salariés à temps plein en France) à 3000 € par mois. Cette délimitation généreuse d'une classe moyenne élargie donne un éventail de conditions de vie particulièrement différentes. Cependant, selon l'Observatoire des inégalités, les classes moyennes correspondent aux salariés gagnant entre 1 200 et 1 840 euros par mois[1].
En disant les classes moyennes on peut aussi parler de celles du XXe siècle (1900) qui étaient une classe intermédiaire à part entière. Le fait que ce soit au pluriel souligne l'hétérogénéité des situations des gens appartenant à cette classe.
Une classe incertaine, de la montgolfière au sablier
Un développement des classes moyennes se serait fait en France dans la période des trente glorieuses. Tandis que la société selon-guerre s'enrichit, une partie des classes populaires se serait «embourgeoisée», encouragée par le phénomène de tertiarisation.
L'économiste Alain Lipietz a réalisé une représentation de la stratification sociale en France. (la largeur est proportionnelle à l'importance numérique de la couche sociale)
Modèle de société en montgolfière (1955-75)
_/\_ Classes aisées _/ \_ / \ | | | | Classe moyenne \ / \ / \ / |__| Classes populaires
Ici, la classe principale est la classe moyenne, les classes les plus aisées sont peu importantes et la base des classes populaires est aussi réduite.
Modèle de société en sablier (1975 à nos jours)
____ / \ Classes aisées \ / | | Classe moyenne / \ / \ \ / \____/ Classes populaires
Ici, la classe moyenne s'est disloquée, une partie accède aux classes supérieures (ascension sociale) mais la majorité est reclassée vers les couches populaires. Cela décrit un phénomène d'enrichissement des plus riches et de paupérisation des plus pauvres génèrant la disparition de la classe moyenne.
Une classe valorisée
Si la classe moyenne est en voie de disparition, nombre d'individus s'en réclament. La classe moyenne est le stéréotype de "l'idéal raisonnable", elle permet l'accès à la consommation de masse sans avoir "la culpabilité de la classe possédante".
- Intrusion par le haut : On se dit plus aisément de la classe moyenne que de la petite bourgeoisie, en effet la classe moyenne inspire des valeurs positives (ascension sociale par le travail) alors que la classe bourgeoise est chargée d'une symbolique plus négative (classe exploitante).
- Intrusion par le bas : La classe moyenne c'est aussi un mode de vie inspiré de l'american way of life auquel adhèrent des classes plus modestes qui peuvent consommer au-dessus de leurs moyens et ainsi réaliser une ascension sociale symbolique.
en % | Actifs ayant un emploi | Retraités | Ensemble des adultes | |
---|---|---|---|---|
A quelle classe avez vous le sentiment d'appartenir ? | ||||
La classe moyenne | 42 | 36 | 40 | |
La classe ouvrière | 24 | 24 | 23 | |
La bourgeoisie | 3 | 7 | 4 | |
7 | 7 | 8 | ||
Classe privilégiée | 8 | 5 | 8 | |
Un groupe professionnel | 11 | 11 | 9 | |
Un groupe social | 2 | 3 | 2 | |
Autre | 3 | 7 | 6 |
Critique de la notion
L'existence même d'une classe moyenne est quelquefois remise en cause, par exemple le sociologue Jean Lojkine parle du «mythe de la classe moyenne»[3]. Les personnes reconnues comme faisant partie des «classes moyennes» appartiendraient en fait au prolétariat.
Notes et références
- ↑ "En prenant les 40 % de salariés du milieu (au-dessus des 30 % les moins payés et en dessous des 30 % les mieux payés), on obtient des salaires nets compris entre 1 200 et 1 840 euros pour des temps complets. «C'est à ce niveau que se situent les classes moyennes», estime l'Observatoire Qui sont les classes moyennes ?
- ↑ Source, Insee première [1]
- ↑ Nouveaux rapports de classe et crise du politique dans le capitalisme informationnel
Voir aussi
Bibliographie
- Alain Accardo, Le petit-bourgeois gentilhomme. Sur les prétentions hégémoniques des classes moyennes, Agone, coll. «Contre-feux», 2009.
- Louis Chauvel, Les classes moyennes à la dérive, 2006
- Massimo Gaggi et Edoardo Narduzzi, La fin des classes moyennes, Liana Levi, 2006
- Jean Lojkine, L'adieu à la classe moyenne, La Dispute, 2005
- Alain Lipietz, La société en sablier. Le partage du travail contre la déchirure sociale, 1998
- Jean Rulhmann, Ni bourgeois ni prolétaires. La défense des classes moyennes en France au XIXe siècle, édition du Seuil, 2001.
Liens externes
- «Les classes moyennes», Vingtième siècle. Revue d'histoire, no 37, janvier-mars 1993.
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